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Manger 100% local à l’année. Le magazine Caribou à la rescousse

Un mouvement « manger local » s’installe au Québec depuis quelques années.  Le magazine Caribou « Tout savoir pour manger 100% local » est un guide facilitant la démarche d’achat local, même en plein cœur de l’hiver.

Car le fait de consommer des produits d’ici et changer nos habitudes a des répercussions bénéfices pour la santé, l’économie et l’environnement.  Ce deuxième numéro « Hors série » s’ajoute au magazine paru sur les vins québécois qui a démontré la richesse de l’univers viticole.

L’équipe de rédaction a misé sur des articles qui donne matière à réflexion et des éléments avec un côté pratico-pratique.  Mentionnons le calendrier des récoltes et des arrivages au Québec pour chaque mois de l’année ainsi qu’une liste du garde-manger local

Ce hors-série 100% local pose des questions importantes liées à nos habitudes de consommation : Quels sont les enjeux économiques et environnementaux liés à l’alimentation locale? Est-ce que la production en serre est une solution? Quelles sont les alternatives à la sacro-sainte huile d’olive? Comment conserver la production de l’été à l’année?

En grande première, ce magazine portant sur la cuisine mais sans aucune recette, propose cette fois-çi douze recettes savoureuses à base d’ingrédients locaux.  Bon à savoir, le site internet de Caribou Magazine a désormais une section Cuisiner regorgeant de recettes.

Un juste retour aux sources

Jadis il y a une centaine d’années, la tradition culinaire québécoise misait sur la consommation de produits cultivés ou élevés ici. Ceux qui ont précédé les générations actuelles portaient en eux le savoir de conserver les aliments pour nourrir les familles nombreuses.  Avec les caveaux à légumes et le recours aux conserves, il était possible d’affronter le dur hiver québécois.  Les produits importés comme le sucre, le café, le thé étaient utilisés avec parcimonie à l’époque.  Il n’y a qu’à penser aux étrennes de Noël avec l’emblématique orange comme présent.  Cette époque était sous le signe de la débrouillardise pour vivre avec ce que la terre du Québec avait à offrir.

Avec l’ouverture sur le monde, le Québec a tranquillement délaissé les traditions culinaires québécoises.  L’arrivée de nouveaux produits comme les avocats, les kiwis, les mangues a rendu en quelques sortes les légumes-racines, comme le chou, les patates, les betteraves moins attrayants.  Cuisiner avec les saveurs du monde devenait tendance à la mode, balayant d’un revers de la main les traditions culinaires québécoises.  Heureusement, le jardinage, la cuisine et les techniques de conservation de nos grand-mères sont redevenus au goût du jour. 

Il y a quelques années, j’ai réalisé qu’il était impératif d’ajouter une section de recettes québécoises sur mon site web.  Comme cuisinière, je me suis réapproprié certaines valeurs de la culture culinaire du Québec pour en faire la promotion. 

C’est en cuisinant pour le défi #AtelierDanielVézina que j’ai réalisé ma propension naturelle à cuisiner au gré des saisons.  Un souvenir de 2014 m’amusant à réapproprier les classiques de la cuisine québécoise. Un ludique arbre de barbe à papa à l’érable. Un dessert servi dans une assiette de Weilbrenner et Lebeau. C’est une seconde nature pour moi d’attendre le retour des asperges ou des fraises du Québec. Une simple question d’en consommer avec un bonheur décuplé.

La mission de faire découvrir les produits locaux

Pour cuisiner localement, il faut connaître les produits d’ici à utiliser pour réinventer ses recettes.  À travers les portraits d’artisans, de producteurs et de chefs, l’équipe de Caribou permet de braquer le projecteur sur les réalisations exceptionnelles des gens d’ici.  Le guide regorge d’adresses pour dénicher ces aliments.  Avec l’organisme Aliment du Québec il est de plus en plus facile d’intégrer ces ingrédients dans nos repas quotidiens.

L’industrie agroalimentaire québécoise est en pleine effervescence.  Les initiatives de productions dans les serres comme le modèle des fermes Lufa apportent de la diversité dans l’assiette.  À la question Pourquoi Manger local? Le magazine apporte la réponse suivante « C’est une façon d’encourager les producteurs et les fermes de proximités, revitaliser les régions, fortifier l’économie; autant de raisons de choisir des aliments locaux, même s’il est parfois un peu plus ardu de se les procurer. »

Des aliments locaux savourés dans des assiettes bien de chez nous

Un autre dossier très intéressant est l’article « Privilégier l’achat local, du contenu au contenant » qui rejoint mes valeurs de foodista!  J’adore présenter mes modestes créations culinaires des plats réalisés par des céramistes d’ici.  C’est une façon d’encourager le travail de gens passionnés d’ici.  L’art de la table et le design sont des éléments importants pour forger notre identité culturelle.

L’art de la table bien présent au Souk 2020

La chouette initiative du CHU Sainte-Justine

L’article présenté par les Aliments du Québec, La fleur de lys tatouée sur le menu, présente l’initiative de mon milieu de travail le CHU Sainte-Justine.  En 2017, le service de diététique a constaté qu’une grande partie des aliments étaient locaux.  L’accroissement de l’approvisionnement local n’a cessé de croître depuis  De plus, le service Déli-Papilles a pour objectif de proposer un choix de repas à la carte, plutôt que d’imposer des repas.  Les résultats sont remarquables en terme de réduction du gaspillage alimentaire et de satisfaction des jeunes patients.

Source CHU Sainte-Justine

Exit les plateaux de nourriture d’hôpital standardisé.  L’engagement des employés de Sainte-Justine est indéniable et se veut un modèle inspirant.  L’avenir alimentaire passe justement par l’éducation des jeunes d’aujourd’hui pour un avenir meilleur.

Le guide pratico-pratique du parfait locavore

Avec une approche qui n’est pas dogmatique, le magazine Caribou veut équiper ses lecteurs d’outils pour faciliter le changements de nos habitudes alimentaires, une étape à la fois.  Être locavore nécessite des efforts pour s’informer, lire les étiquettes, apprendre à faire des réserves pour les mois d’hiver.  Il est vrai qu’il faut débourser des sous de plus, prendre le temps pour aller chercher son panier bio ou aller au marché fermier.  Les conséquences à long terme de chaque petit geste en valent la peine.  « L’idée n’est pas de rejeter ce qui vient d’ailleurs; c’est plutôt de valoriser ce qui se fait ici! » Audrey Lavoie, Geneviève Vézina-Montplaisir et Véronique Leduc.

Crédit photo Maryse Boyce

Les valeurs du magazine Caribou portent sur la culture culinaire québécoise raisonnée.  C’est un beau clin d’œil au célèbre livre de recettes La cuisine raisonnée qui a façonné la cuisine québécoise.

Le défi 100 pour cent local a lieu en septembre à chaque année, alors que les produits des récoltes sont au summum.  Avec les pistes de solutions de cette édition spéciale, le magazine Caribou amène à songer à faire le défi même durant l’hiver.  En lançant le magazine en février, il s’agit d’une déclaration, de « statement » comme on dit dans la langue de Shakespeare en quelque sorte!

À propos de Caribou

Le magazine Caribou est né d’une idée folle: celle de mettre en lumière la culture culinaire québécoise à une époque où plusieurs se demandaient si le Québec possédait réellement une telle culture. Avec une approche journalistique et rigoureuse, les dossiers publiées suscitent la réflexion par rapport à notre identité, notre histoire.  À travers des reportages, des projets artistiques et des chroniques, le magazine Caribou s’est donné la mission de faire découvrir les acteurs de la cuisine québécoises, les producteurs d’aliments d’ici et les chefs qui font valoir les ressources de notre terroir.  Cinq ans plus tard, mené par trois femmes – Audrey Lavoie, Véronique Leduc et Geneviève Vézina-Montplaisir –, la place et la réputation de Caribou dans le paysage médiatique québécois sont bien établies. Caribou s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à l’agroalimentaire, à l’alimentation, à l’histoire, au design et au Québec.

Le mot d’Audrey Lavoie

J’ai eu le bonheur de m’entretenir avec la rédactrice en chef.  Le mot de la fin a été que le plus important c’est de cuisiner.  Il est ainsi plus facile de prendre conscience d’utiliser des produits bruts provenant du Québec. 

Mes expériences locavores à suivre…

Ces sujets m’allument tout particulièrement, j’ai d’ailleurs écrit sur le chef Simon Mathys du restaurant Manitoba à l’automne dernier. 

Mactre du fleuve Saint-Laurent Simon Mathys Manitoba

Voilà pourquoi je vous invite à suivre mes réflexions sur le courant locavore, le gaspillage alimentaire, les producteurs locaux et la gastronomie sociales dans des articles à venir.

Attendez aussi que je vous parle de la démarche de la cheffe Colombe St-Pierre, une grande ambassadrice de la protection de nos précieuses ressources alimentaires.  D’ici là, je vous invite à vous procurer le magazine Caribou pour emboîter le mouvement Manger 100% local.

Scoop : Si vous allez au FoodCamp de Québec en 2020, allez faire un tour au kiosque du magazine Caribou pour rencontrer ces femmes inspirantes.

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